Référencement Moteurs Gratuit - Foot RSS AQUARELLE EN LIBERTÉ: février 2011

L'AQUARELLE

Transparence et
spontanéité...




mercredi 23 février 2011

A la manière de ... Bernhard Vogel

Pour faire ce fameux stage sur la technique de Bernhard Vogel, que j'admire depuis de nombreuses années, j'ai été obligée de décortiquer ses aquarelles pour en découvrir le fonctionnement : quelles couleurs utilise-t-il ? Comment et dans quel ordre pose-t-il ses couleurs ? Quel papier travaille -t-il et quel format utilise-t-il ? Travaille-t-il dans l'humide ou sur papier sec ?

Il présente ses aquarelles dans de nombreux ouvrages, tous écrits en allemand (Cf. sur son site), mais je n'en ai pas trouvé qui explique sa façon de procéder ou qui donne le matériel qu'il emploie.
Si vous connaissez un livre expliquant sa façon de faire (en allemand ou en anglais...), je suis preneuse !

Je me suis donc obligée à faire quelques sujets à sa façon avant de me lancer dans ma journée de stage. Ceci dit, je ne prétends absolument pas avoir perçé tous ses secrets de fabrication.
D'autant plus que pour commencer, je n'ai jamais utilisé le papier très épais (Fabriano 600g/m² , Lana 600g/m² ou Zerkall 640g/m²..., toujours en grain satiné) qu'il semble affectionner.
J'ai utilisé pour mes essais différents papiers en 300g/m² : du Montval (papier cellulose, qui pose problème lorsque l'on veut superposer les glacis), du Fabriano Artistico et de l'Arches Grain fin (qui eux supportent très bien les passages successifs). Comme je me suis autorisée à rapporter des blancs à la gouache en fin de travail, je n'avais pas besoin d'un papier supportant les "enlevés " de blancs... Facile !


J'avais trouvé un "pas à pas" d'un bouquet de fleurs par Edith Thurnherr, qui peint de la même façon que lui, et j'ai voulu me lancer dans des fleurs : cela a donné les anémones et un autre bouquet que je ne présente pas ici. J'étais loin du compte !


Anne Coquéau- Velut - Les Anémones (aquarelle et crayon aquarellable) -2010
En fait, toutes ses natures mortes, en particulier ses bouquets, sont extrêmement compliquées. Il rajoute couche sur couche jusqu'à saturation de son papier, avec parfois des zones complètement opaques. Il n'est pas facile de cerner les étapes suivies dans son travail...
Par contre, Edith Thurnherr fait de magnifiques bouquets, beaucoup moins chargés que ceux de Vogel ! N'hésitez pas à visiter son site (dans "Bilder", cliquez sur "Blumen")...
J'ai donc abandonné l'idée de réaliser une nature morte... et je suis passée à Venise.

Les sujets relatifs à Venise offraient l'avantage de pouvoir être déformés à sa façon.

Vous avez pu remarquer qu'il aime prendre ses aises avec la perspective... même si en fin de compte, tout ce qu'il dessine tient parfaitement debout.
Il aime donc faire pencher les lignes de construciton, les verticales en particulier !

A chaque fois, il choisit un cadrage original : vue en plongée ou en contre-plongée, ce qui permet d'avoir des éléments en avant-plan (qui sorte du cadre de l'aquarelle) ou en gros plan sur le devant du tableau.
Facile ! Me direz- vous... Et bien, non !

Car s'il est assez aisé de monter ou descendre la ligne d'horizon (bien que cela entraîne forcément des déformations du paysage), nous ne sommes pas conditionnés pour dessiner de "travers"...
Et même si je suis arrivée sur mes esquisses à déformer les murs et les toits des maisons de Venise, j'ai toujours plus ou moins rectifié les fautes sur l'aquarelle !
Essayez ! Vous verrez....


Voici trois tentatives plus ou moins réussies . Devinez celles que je préfère !


Anne Coquéau- Velut - Rio de San Pietro (Papier Sennelier)- 2011

C'était une base de travail ! Mais il n'y avait pas assez de défomations des maisons et les couleurs utilisées étaient trop proches de la réalité !

Je suis donc repartie sur une copie d'aquarelle de Bernhard Vogel, en essayant de lister les étapes, de comprendre dans quel ordre il avait posé ses différents jus de couleurs (pas forcément les clairs d'abord !).
Cela a donné le "Rio della Pieta", dont je suis finalement assez contente, même s'il est un peu simpliste à côté du sien...
J'ai réussi à garder des blancs ainsi que des couleurs purs et le papier Fabriano m'a permis de monter le ton grâce à des lavis de couleurs superposés.
Mes très foncés du 1er plan sont réalisés avec 4 ou 5 passages successifs, depuis la couleur la plus claire (bleu , rose) jusqu'aux couleurs puissantes, mais pas opaques, ce qui explique les transparences dans les foncés (bleu phtalo, vet phtalo, alizarine cramoisie...).
J'ai réussi à mettre les fameux filaments blancs ou colorés dans les maisons et les reflets, ... mais l'ensemble est un peu trop rigide (je crois qu'il n'y a qu'un pan de mur qui penche !!!!)

Cet exercice de copie m'a permis de comprendre beaucoup de choses et de mettre au point une stratégie à proposer à mes élèves pour arriver à boucler un sujet à sa façon (même si je suis certaine qu'il n'agit pas vraiment ainsi....)
Anne Coquéau- Velut - Rio della Pieta- d'après Vogel - 2010
(Papier Fabriano Grain fin, aquarelle et gouache blanche)
Voici deux autres sujets de mon invention, réalisés en grand format... et presque dans son esprit !
Ce sont ces deux aquarelles que je préfère !


Anne Coquéau- Velut - "La Gondole verte" - 2010
(Papier Montval tendu sur châssis- Aquarelle et Gouache blanche)
J'ai mis quatre après- midi pour terminer ce "Rialto". J'avais réalisé la première étape - qui était, pour moi, de poser un jus clair, mais déjà nuancé - sur les différentes zones de l'aquarelle. Je n'osais pas partir rapidement dans les tons plus foncés, ce que Vogel aurait fait dès le départ...
La bêtise n'est jamais loin !

Je suis assez satisfaiste de ce "Rialto", qui a sû rester déformé jusqu'au bout.
On y trouve des très clairs et des très foncés, mais non saturés et qui laissent passer les couleurs du dessous. Par contre, je n'ai pas osé abuser des graphismes blancs... que je ne savais pas où placer, tout simplement !
Ce n'est pas encore tout à fait du Vogel, mais tant pis !

Anne Coquéau- Velut - Le Rialto - 2010
(Papier Fabriano Artistico, tendu sur châssis- Aquarelle et Gouache blanche)
Ce paysage des Pyrénées est ma dernière tentative (pour l'instant !).
Je l'ai réalisé en une après-midi, car plusieurs élèves ayant choisi ce "Vignemale" pour modèle, il était important pour moi d'en préparer un pas à pas !
Ce n'est peut-être pas le plus réussi, mais j'aime ses couleurs vives, qui sortent de l'ordinaire et rappellent celles de Vogel. J'aime aussi ses formes nettes, relayées par les filaments de couleurs vives et surtout j'aime sa lumière !
Finalement, il n'est pas si mal !

Anne Coquéau- Velut - "Le Vignemale" - 2010
(Papier Sennelier - Aquarelle et gouache blanche)
Dans le prochain article, je me ferai un plaisir de présenter les réalisations de mes élèves...

A la découverte de Bernhard VOGEL




Je profite des vacances pour vous présenter un aquarelliste autrichien que j'aime beaucoup et que j'ai fait découvrir à mes élèves lors d'une journée de stage cet hiver.
Il s'agit de Bernhard Vogel, qui est né à Salzburg, et qui est venu à l'aquarelle par des voies détournées.

Ses aquarelles sont très fortes, très structurées et très colorées ; tout ce que j'aime, très loin de l'aquarelle mièvre et sans couleurs !

Vous pouvez découvrir son travail (en allemand !) sur son site : http://www.bernhard-vogel.at/

Ses toutes dernières aquarelles sont présentées, et on peut consulter ses oeuvres jusqu'en 7 ou 8 ans en arrière. De quoi voir son évolution et constater la gamme étendue des sujets qu'il a traités.


Je vous présente quelques unes des aquarelles qui ont servi de base au contenu de mon stage.
Les paysages de Toscane (Montepulciano, Pienza...), de Venise et de montagne nous ont inspirées.

Vogel a le chic pour hoisir des cadrages inédits sur les paysages (plongée ou contre-plongée) qui font que l'on a l'impression de découvrir de nouvelles vues....


On a l'impression qu'il travaille uniquement par grandes masses colorées, et pourtant, lorsque l'on essaie de l'imiter, on trouve toujours des nuances dans toutes les zones colorées, des détails qui viennent animer les surfaces.


Il procède par glacis superposés de couleurs pures et transparentes au début, en tout cas, pour poser enfin des couleurs très épaisses, pâteuses pour faire les foncés et les masses du premier plan (les cyprés, les rochers...)


Il n'hésite pas à utiliser en dernier ressort des couleurs opaques (de la gouache... du pastel ?), pour attirer l'oeil sur ses centres d'intérêt...
Il use (et abuse) de graphismes, des espèces de filaments réalisés à la gouache blanche ou de couleur et des éclaboussures de peinture, pour animer les grandes surfaces, remettre des blancs là où il n'y en avait plus...

Vraiment du grand art et une grande maîtrise de sa technique... D'autant plus qu'il peint ses paysages en extérieur !



Je vais maintenant vous faire découvrir les aquarelles que j'ai réalisées "à la manière de" , ainsi que les fort beaux travaux des stagiaires...

lundi 21 février 2011

Par temps de Carnaval !

Avec le mois de Février, revient le temps du Carnaval... en particulier, celui de Venise et de ses masques !

C'est l'occasion ou jamais de vous montrer les aquarelles que j'ai réalisées en 2010.... toujours dans l'optique d'en faire une série... qui s'est arrêtée à 3 aquarelles, dont une qui est chez des amis !

Je vais vous les présenter la série des "Masques de Venise" par ordre chronologique de "fabrication" ...

"Les Masques Rouges" sont les premiers que j'ai réalisés. Vous allez me dire qu'il y a un truc !


Pourquoi toutes ces minuscules formes pour composer une aquarelle ?

En fait, j'ai voulu donner de la "matière" à mon aquarelle en plaquant du film étirable sur la couleur fraîche.Les effets obtenus me permettaient de ne pas reproduire à tout prix tous les plis et détails des tissus et des coiffures et de jouer avec les marques laissées sur le papier aquarelle...




Par contre, je suis un peu trop revenue sur les formes et on ne voit quasiment plus les motifs, pourtant très "aériens" du film étirable. Dommage !
Cependant, le tableau est très lumineux et attire l'oeil de loin...


Pour le second, "Masque au miroir", j'ai utilisé la même technique de papier froissé.







































J'ai ensuite essayé de remplir un peu moins systématiquement les petites formes créées par le papier cellofrais.

Il fallait aussi laisser la surface du miroir quasiment blanche, pour qu'on ait l'impression d'une surface en verre ! Pas évident !

Il y avait aussi de la fourrure et un certain nombre de dorures à mettre en valeur. Que des pièges !


En tout cas, si vous n'avez jamais tenté cette technique pour créer des structures et des matières dans vos aquarelles (pour les rochers, les tissus...), je vous conseille de l'essayer.

Faites bien sûr quelques essais avant de vous lancer sur une belle feuille d'aquarelle...

C'est très ludique... et on arrive à des résultats surprenants !



Et voici le petit dernier "Le Masque doré", que je considère comme le petit "chef d'oeuvre" de la série de trois (il faut tout relativiser !)...


Il était pourtant fort mal parti : des couleurs un peu ternes, des dorés qui n'en étaient pas !


J'avais eu beau mettre des perles sur le papier pour animer la coiffure, il était "sombre"...


Et enfin, je me suis lancée dans le côté droit... que je n'ai quasiment pas touché...


Les lumières et les couleurs chatoyantes du côté droit sont celles laissées par le film étirable. C'est lui qui a mis en valeurs les couleurs plus cassées du côté gauche !


Il n'y avait plus qu'à dessiner le masque et à reprendre quelques teintes sur la gauche pour équilibrer le tableau... Ouf ! Le masque était sauvé !
D'ailleurs, les amis qui l'ont installé sur leur mur ne s'y sont pas trompés. L'aquarelle a à peine eu le temps de sècher qu'elle était encadrée...


Depuis Octobre dernier, je dois donc compléter ma série pour les exposer ensemble !

Je crains qu'elle ne s'arrête à deux tableaux...