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L'AQUARELLE

Transparence et
spontanéité...




lundi 28 juillet 2014

Le Portrait d'Adèle Bloch- Bauer I...

Gustav Klimt- "Portrait d'Adèle Bloch- Bauer I" - 1907 - Huile, or et Argent sur toile - 136 x 138 cm - Neue Galerie
Je reprends ma série de Klimt, après une petite absence...
J'ai hésité cette fois entre le tableau "La Vierge" et ce "Portrait d'Adèle Bloch- Bauer". Comme celui-ci fait encore partie de sa période dorée, il était plus en accord avec les trois autres que j'ai déjà réalisés.

Mais je tenterai "La Vierge" avant la fin des vacances !

Klimt a mis trois ans pour accomplir cette peinture. Formant un carré de 138 centimètres de côté, elle est peinte sur une toile avec de la peinture à l'huile ainsi que de l'or et de l'argent qui mettent en valeur l'ornement raffiné et complexe comme on le retrouve dans l'Art Nouveau allemand,  le Jugenstil. Klimt était un membre de la Sécession Viennoise , un groupe d'artistes qui a rompu avec la peinture traditionnelle.
Inspiré par les mosaïques de la basilique Saint-Vital, à Ravenne, et plus particulièrement celle représentant l’impératrice Théodora (VIe siècle), Klimt crée avec le portrait d’Adèle Bloch-Bauer un monument à la gloire de la beauté féminine.
L’utilisation abondante de l’or aux dépens de la couleur et ce rapport intime à l’histoire créent une aura unique qui distingue le Jugendstil viennois des autres versions de l’Art nouveau à travers l’Europe. Dans le même temps, la finesse des détails du visage d’Adèle Bloch-Bauer évite au sujet de disparaître dans l’anonymat induit par la portée universelle du tableau.
Le tableau a été peint à Vienne et commandé par Ferdinand Bloch-Bauer, un riche industriel qui, ayant fait fortune dans l'industrie du sucre, est devenu un mécène pour de nombreux artistes et notamment Gustav Klimt qu'il a soutenu. Adele Bloch-Bauer est le seul modèle que Klimt a peint deux fois puisqu'il existe un second tableau la représentant, Adèle Bloch- Bauer II réalisé en 1912.

Les ingrédients utilisés en 1907 (or et argent)  par le peintre autrichien  pour réaliser le Portrait d'Adèle Bloch-Bauer I expliquent certainement le coût de la toile, vendue à 150,2 millions de dollars en juin 2006 à un magnat new-yorkais des cosmétiques : Ronald Lauder...


Anne Coquéau- Velut - "Portrait d'Adèle Bloch- Bauer" - 40 x40 cm- 2014

Et voici ma version d'Adèle. Je pensais que le visage (que j'ai moyennement réussi) ressortirait mieux sur ce fond de dorures. Mais comme j'ai mis plus de couleurs dans toute cette mosaïque de perles, bijoux et autres décorations, le portrait a du mal à émerger...


Comme pour les trois autres, j'ai usé et abusé d'encres dorée et argentée, mais l'effet n'est pas aussi réussi...
A part les petites portions de peau - visage, main et cou - où j'ai vraiment fait de l'aquarelle, cette reproduction ressemblait plutôt à du coloriage... d'ailleurs un peu fastidieux... La reprise de "La Vierge" devrait âtre plus agréable !




mardi 8 juillet 2014

Un nouveau Klimt, "L'Attente" tiré d'une fresque du Palais Stoclet à Bruxelles

Et voici le troisième tableau tiré d'un carton provenant d'une fresque du Palais Stoclet, à Bruxelles, représentant "L'Attente".

Gustav Klimt - L'Arbre de Vie - Palais Stoclet -1905-1909
 En 1904, le banquier belge Adolphe Stoclet commande  à Klimt la réalisation des mosaïques murales de la salle à manger d'un luxueux palais qu'il construit à Bruxelles sur les plans de l'architecte Hoffman.
Klimt dessine les cartons qu'exécutera la Wiener Werkstätte.  La richesse décorative de Klimt éclate dans L'Attente et dans L'Accomplissement, les deux frises qui encadrent l'Arbre de vie central qu'il réalise pour Adolphe Stoclet. 


Klimt reprend le cycle de la vie de la frise Beethoven, mais de manière plus symbolique. Il la conçoit sous la forme d'une mosaïque divisée en trois temps.
Les Stoclet aiment beaucoup l'art oriental dont Klimt va tenir compte dans ses créations. Il va allier sa connaissance de la technique de la mosaïque et le fruit de ses études de cet art si en vogue à cette époque.
La frise représente dans sa partie centrale “l'Arbre de vie” situé au centre du Paradis terrestre. Les branches de l'arbre ont la forme de spirales, un motif répandu en orient. La spirale se déroule ou s'enroule autour d'un point. Elle représente en conséquence à la fois le pôle figurant le commencement et l'aboutissement d'un processus. Et tel est bien le sens de l'Arbre de Vie.
Au centre du Jardin d'Eden, l'Arbre de vie rassemble tous les aspects opposés du monde manifesté à l'état unifié. Il se double de l'Arbre de la Science du bien et du mal, de l'arbre de la manifestation des aspects opposés proprement dits. En goûtant au fruit de la connaissance du bien et du mal, Adam et Ève se sont éloignés du centre et de l'état unifié dans lequel ils baignaient. Ils furent chassés du Paradis terrestre et découvrirent le monde de la dualité. Toutefois, chaque être peut regagner le centre, retrouver l'état unifié et restaurer les origines perdues à la condition de réunifier toutes les facettes opposées en lui-même.
Dans l'arbre, un oiseau se tient immobile. Par sa couleur noire, il est souvent considéré comme le messager de la mort. Il s'agit de la mort de l'état unifié, de l'état édénique avant de naître dans l'état différencié où l'unité se décompose en complémentaires, puis en opposés. Le corbeau est le messager de la connaissance du bien et du mal propre au monde de la dualité.

Gustav Klimt - L'Accomplissment (détail), carton provenant de la fresque du Palais Stoclet, 1905-1909, 194,6 × 120,3 cm, Österreichisches Museum für angewandte Kunst.


Dans la salle à manger Stoclet, on trouve une grande table pour 22 couverts, des buffets en marbre de Portovenere, les murs recouverts aussi de bois de Macassar, de cuir noir et incrustés d’or et de palissandre, et deux grandes frises qui se font face : "La danseuse" ou "L’attente" et, en face, "L’accomplissement" avec un couple d’amoureux rappelant le célébrissime "Baiser".
 

À la droite de l'Arbre de Vie, un couple symbolise “l'accomplissement” du retour à l'état unifié. L'homme se penche au-dessus de la femme qui s'abandonne dans ses bras. Les formes ornementales des vêtements de l'homme et de la femme soulignent leurs rôles respectifs. 
Les formes circulaires ornant le vêtement masculin évoquent le ciel tandis que les formes rectangulaires embellissant le vêtement féminin sont en rapport avec la terre.
Contrairement au couple de la frise Beethoven, l'homme symbolise ici le principe actif qui s'unit au principe passif représenté par la femme. Autrement dit, l'axe vertical masculin et l'axe horizontal féminin se rencontrent en leur point d'intersection représentant l'état unifié, l'état où les complémentaires symbolisés par l'homme et la femme ne font plus qu'un.

Le somptueux manteau de l’homme dissimule presque entièrement, comme s’il l’engloutissait, la délicate figure féminine en robe de fleurs qu’il enlace, ce qui ajoute une touche érotique à l’exotisme du jardin.
Les personnages sont dans une prairie de fleurs multicolores avec deux arbres de vie dont les branches, en forme de volutes, remplissent la totalité de la surface murale.
Des faucons Horus noirs sont perchés sur des branches isolées. Le tout forme un jardin artificiel répondant au jardin réel du Palais.
Le troisième panneau se trouve face au jardin et peut être interprété comme une fenêtre symbolique opposée au monde réel. C’est le "Chevalier", figure abstraite qui semble surveiller la scène.

Klimt voulait montrer aux hôtes, en train de partager un repas, un jardin de l’art et de l’amour qui ne fanerait jamais, contrairement au jardin devant les fenêtres du Palais.


Gustav Klimt - "L'Attente" -Carton provenant de la fresque du Palais Stoclet, 193,5 × 115 cm,1905-1909- Österreichisches Museum für angewandte Kunst.
























À la gauche de l'Arbre de Vie, une jeune femme danse. La danse est un langage au-delà des mots. Son but consiste à dépasser la nature duelle du monde manifesté pour redécouvrir l'unité primordiale. Le corps et l'esprit sont à l'unisson et se rejoignent dans l'extase. Et qui de mieux qu'une femme pouvait symboliser “l'attente” du retour à la source ?

Et voici ma modeste reprise de la danseuse ornant le côté gauche du panneau.
Là encore, je l'ai cadré au niveau du buste, ce qui m'a permis de reprendre les riches bijoux qui ornent sa chevelure et ses bras.


Il est un peu plus coloré que l'original, mais je voulais mettre l'accent sur la variété des couleurs qui ornent les bracelets et la parure de ses cheveux. 

Diaghilev, Cocteau, Sacha Guitry, Anatole France et tant d’autres dînèrent dans cette salle à manger qu’Anette Freytag décrit comme suit : "Dans la lumière artificielle des lustres en cristal de Lobmeyr suspendus au plafond, et dans le reflet des bougies vacillantes disposées dans les candélabres en argent d’Hoffmann posés sur le buffet en marbre, devant les réflecteurs dorés des bougeoirs de l’artiste Carl Otto Czeschka
Anne Coquéau- Velut -"L'Attente", d'après Klimt - 2014- 40 x 40 cm
appliqués sur les murs, eux aussi en marbre, la frise semble pendre vie : en se réfléchissant dans les mosaïques, chaque mouvement de lumière laisse derrière lui une traînée scintillante. Les petites tesselles en or et argent, les pierres semi-précieuses, la nacre, les céramiques, les perles et les métaux précieux repoussés déploient un étincellement étrange et vacillant. En outre, toutes les pièces d’argenterie créées par la Wiener Werkstätte se reflètent dans le mur en marbre poli ourlant la frise et dans le marbre noir du buffet. A travers ces reflets, les chandeliers en argent, les chauffe-plats et soupière semblent multipliés par trois ! Un processus qui, considéré dans son ensemble, transforme la scène en expérience irréelle. "

Tout cela pour vous dire qu'il était quasiment impossible de rendre simplement à l'aquarelle toute les richesses et chatoiements des pierres et des dorures ornant cette frise... Même avec un peu de peinture dorée !!! Mais il devrait y avoir encore une reprise...



jeudi 3 juillet 2014

Un autre tableau de Klimt : "Les trois âges de la femme"

Je me suis plongée dans mes livres d'art sur Klimt, qui regorgent de sujets à reprendre à l'aquarelle ou dans une autre technique. Ceux qui me plaisent le plus sont ceux où il traite de la femme, qu'il aborde de nombreuses façons : les âges de la femme, la femme séductrice, la femme comme objet sexuel... Il la pare de dorures dans sa période dorée...J'ai choisi cette fois de reprendre les visages de la mère et de son enfant dans "Les trois Ages de la Femme".
Gustav Klimt - "Les trois âges de la femme" - 1905

Gustav Klimt exécute " Les Trois Âges de la vie" en 1905. Il est alors un des artistes d'avant-garde reconnus à Vienne, où il anime un des groupes issus de la Sécession, version autrichienne de l'Art nouveau. Sa renommée s'étend à l'Europe, notamment en Allemagne, grâce aux nombreuses expositions auxquelles il participe." Les Trois Âges de la vie" sont ainsi successivement montrés à Berlin en 1905, à Mannheim et à Vienne en 1907, et reçoivent une médaille d'or à l'Exposition internationale d'art à Rome en 1911, avant d'être acquis par l'État italien.
La toile est caractéristique du style auquel l'artiste est alors arrivé, à la fois symboliste et éminemment décoratif, jouant sur les effets de matière précieuse et de couleurs. 
Il  représente la femme aux trois âges qui rythment son existence : enfant, adulte et vieille. Au-delà des corps marqués par le passage du temps, c’est de la vie, de la sexualité et de la mort, thèmes que Klimt aborde de manière obsessionnelle, dont il est ici question.   

Au tournant du XXe siècle, l’image traditionnelle de la femme est ébranlée par les débuts d’un mouvement d’émancipation et des changements dans sa représentation. Klimt invente un nouveau type féminin, bien éloigné de l’esthétique officielle. Le tableau Les Trois Âges de la femme en témoigne, plus particulièrement l’image de la jeune mère saisie dans une sérénité rêveuse. Sa silhouette est longue et fine, sa peau claire. Une chevelure rousse encadre son visage anguleux et maigre.
 

Le tableau évoque un espace cosmique où se jouent le devenir, l’épanouissement et le déclin de la vie. Les corps, emportés malgré eux par une force ascensionnelle, sont enveloppés dans des sortes de bulles décoratives qui les absorbent par endroits. Les cercles qui les ornent font penser à des cellules, des ovules peut-être, assurément des symboles de vie et d’énergie, alors que le vide noir évoque le silence et la mort. 

J'ai été très attirée par l'attitude de la mère et de son enfant.
Je n'ai donc repris que leur attitude fusionnelle, sans m'occuper de la femme dans son dernier âge.  Le garçonnet semble calé contre l'épaule de sa mère. Il a trouvé sa place et n'en bougera plus.  
J'ai peut-être un plus interprété le tableau que "Le Baiser". La mère est très stylisée. Elle paraît un peu chétive, mais elle l'est aussi dans le tableau. Son corps a des formes très lisses, sans rondeurs aucune. On ne peut pas dire que Klimt présente la femme dans son idéal de beauté !
J'ai essayé de travailler les chevelures  (surtout celle du petit garçon) dans l'humide, afin d'obtenir des cheveux très doux. Leurs ondulations contrastent avec les corps aux formes  plates.

Anne Coquéau- Velut - "Les trois âges de la vie -détail"- 2014 - 40x 40 cm


Avec un goût très raffiné, Klimt s'est amusé avec les matières précieuses et les ornements : triangles colorés, spirales, surfaces dorées, argentées et cuivrées, parsemées de petites perles forment la matière picturale travaillée en relief.
J'en ai réalisé peu... et heureusement, car ce travail est plutôt fastidieux. Surtout si l'on veut reproduire les créations de Klimt.

Je me suis quand même amusée à parsemer ces matières de gouache dorée et argentée... Nous sommes bien au début du "style doré" de Klimt !
Cela m'a donné envie de continuer cette série... A suivre, donc !