Un autre stage avec Keiko Tanabé... toujours autant de plaisir !

Fidèle à mon habitude, j'ai terminé mes vacances avec un stage d'aquarelle. Keiko Tanabé revenant au Teich pour donner une suite au stage de 2014, j'ai donc eu le plaisir de "redoubler" avec cette aquarelliste américano- japonaise installée à San Diego.  Si vous ne vous souvenez pas de ce que fait Keiko, retournez vite visiter son site ...
J'ai retrouvé durant cette semaine 4 peintres qui avaient assisté au stage l'année dernière... et j'ai donc découvert 7 autres aquarellistes... très confirmés et pour certains habitués au travail en plein air. 
 

Stage avec Keiko Tanabé 2015 - Manque Marie Labille

Sur la photo, manque Marie Labille,  l'organisatrice du stage, qui anime les cours d'aquarelle à l’Association "Arts et Loisirs " du Teich. Elle est par ailleurs à l'origine de la Biennale d'Aquarelle du Bassin d'Arcachon, qui aura lieu pour la 4ème fois en 2016. 
Il est d'ailleurs possible de consulter dès maintenant le programme des stages qui seront proposés l'an prochain et de s'y inscrire par la même occasion !

Marie Labille, l'organisatrice du stage

 

Keiko Tanabé

Le stage a duré quatre jours cette année. De quoi se régaler avec les nombreuses démonstrations de Keiko et se mettre en danger lors de nos sorties pour peindre sur le vif...
Je vais scinder l'article en deux, car j'ai beaucoup de tableaux à vous montrer.

Comme l'année passée, nous avons peint sur du papier Arches Torchon, en 300g/m².
J'avoue que lors des sorties, j'ai parfois triché et peint sur un bloc de Langton qui me posait moins de problèmes.

Je vais vous présenter ce que nous avons réalisé par ordre chronologique en essayant de vous montrer à chaque fois la démonstration de Keiko et mon aquarelle ...
Une constante : les démonstrations de Keiko sont toujours faites en 1 heure grand maximum (y compris le choix du sujet et le dessin préparatoire). Nos sujets en atelier ou en plein air sont faits en une heure et demie, deux heures maximum.  il ne faut donc pas traîner !

Pour notre premier exercice, nous avons repris un paysage peint par Keiko - une rue en perspective- , pour travailler sur les valeurs.
Outre la perspective à respecter, il y avait beaucoup de choses à placer dans cette rue : de nombreux personnages plus ou moins grands, des voitures, le tram, des vespas...
 

Keiko Tanabé - "Etude de rue en valeurs"

Ma perspective se tient à peu près, même si les bâtiments sont toujours très raides et réguliers...
Par contre, tous les composants du tableau sont posés les uns à côté des autres, et quasiment tous au même niveau..Cela manque un peu de liens, de "connexions" , comme dirait Keiko.
La voiture de droite s'est transformée en side- car... Pourquoi pas ???
Et il manque une valeur très foncée dans les bâtiments...
J'ai toujours tendance à travailler trop dans l'humide,et du coup,  j'ai du mal à obtenir des formes nettes.
A améliorer, donc !

Anne Coquéau- Velut  - "Etude de rue en valeurs" - 2015

Nous avons repris de façon très rapide et en format plus petit une partie de la composition et avons rajouté une difficulté : introduire la couleur....Nous avons vite retrouvé les couleurs de Keiko : l'ocre jaune, la terre de Sienne brûlée, l'orange de cadmium, le bleu de cobalt et le bleu outremer, l'alizarine cramoisie... Sa palette est même moins étendue que celle celle de l'an passé.
Et malgré un certain  nombre de couleurs opaques, elle arrive à garder de la transparence dans ses aquarelles...

Voici les deux réalisations : celle de Keiko est vivante, elle bouge.
La mienne est raide, on se demande ce que font les personnages ...
Pour la couleur et les valeurs, je suis au point, mais il me reste du travail sur les personnages et les voitures...
Mais bon, je l'ai faite en 3/4 heure maximum... Je n'ai pas eu le temps de fignoler le dessin.
 

Keiko Tanabé - "Etude de rue en couleurs"

Anne Coquéau- Velut  - "Etude de rue en couleurs"

Comme le temps était au grand beau fixe,  nous sommes sortis le deuxième jour.
Direction le port de Gujan- Mestras, pour une séance semblable à celle de l'an passé.
Mais là, peu d'ombre. D'où un séchage ultra- rapide de nos feuilles de papier.

Le matin, Keiko nous a fait une démonstration alors que la marée était encore haute. Les bateaux étaient donc dans l'eau et les cabanes de pêcheurs se reflétaient dans l'eau. Beaucoup d'informations à coucher sur le papier.
Elle nous a incité à faire plusieurs croquis de valeurs avant de commencer. Consigne qui a été plus ou moins bien respectée, évidemment... Nous étions pressés de commencer !

Keiko Tanabé - "Le Porte de Gujan - Mestras"

Fidèle à elle- même, Keiko a choisi un cadrage extraordinaire, sur un format inhabituel pour une marine : tout en hauteur...
Environ 1/3 pour le sujet, et presque 2/3 pour les reflets dans l'eau. Superbe !
Elle a fait le tri dans tous les bateaux qui se présentaient à nous, choisi les cabanes qui l'intéressaient, changé un peu la direction de la lumière et hop !
En 1/2 heure, elle a finalisé cette étude du port de Gujan- Mestras...

 

 

 

 

 

Anne Coquéau- Velut - "Le Porte de Gujan - Mestras" 

 

 

 

Pour ma part, j'ai bien sûr bataillé pour trouver un sujet différent.
Je n'ai pas voulu copier sa composition, mais j'aurais dû, car j'aime beaucoup ce cadrage original qu'elle nous a proposé.
Mon aquarelle n'est pas terminée, car je n'en voyais pas l'intérêt.
Du coup, il manque des valeurs sur les cabanes, les personnages sont posés sur le sol, et il manque de l'ombre dans l'eau...
Je suis revenue plusieurs fois sur l'eau, sans arriver à la foncer et  à avoir des reflets nets comme ceux de Keiko.
Cet exercice m'a sapé le moral pour le reste de la journée...




L'après- midi, nous avons eu du mal à redémarrer.
Keiko a fait sa démonstration devant un groupe qui ne pensait qu'à la sieste !
Elle a choisi un sujet très difficile (mais au moins, nous étions à l'ombre pour la regarder...) : un catamaran en rénovation, installé sur ses cales.
Là aussi, elle a éliminé plusieurs bateaux qui se trouvaient sur le côté pour ne garder que ces deux coques. 
Il a fallu qu'elle invente les ombres, car le soleil tombait à la verticale à ce moment là...
Bref, ce sujet nous a paru tellement difficile que personne n'a osé le traiter !

Keiko Tanabé - "Le chantier"

Je me suis finalement installée au bout de la jetée devant le bassin vide, et j'ai peint les deux aquarelles suivantes à ma manière.
Keiko m'a rassurée en me disant que cela ne la gênait pas que je peigne dans le mouillé, du moment que je respectais le travail sur la composition et les valeurs...

Et finalement, ce sont les deux tableaux que je préfère !
J'ai coupé mon grand bloc d'Arches en deux et j'ai travaillé sur deux formats panoramiques très allongés, qui se prêtaient bien à cette étendue sans fin qu'est le bassin à marée basse.

Anne Coquéau- Velut- "L'épave"

Anne Coquéau- Velut- "Le chenal à marée basse"

 Je pense que je tenterai d'autres compositions de ce style, dans ce format très allongé. 
La suite du stage dans l'autre article...