Des tableaux inspirés par les grands maîtres...

 

Comme je vous l'annonçais dans mon dernier article, le thème de notre exposition à la Pépinière est "Inspirations"...
Inspirations qui nous sont venues des grands maîtres de la "peinture" (puisqu'il est souvent sous- entendu que l'aquarelle n'est pas de la peinture, mais un gentil amusement !).

Nous sommes donc revenus quelques années en arrière et avons trouvé notre inspiration au 19ème siècle, début du 20ème et chez quelques artistes plus contemporains. Les impressionnistes étant très difficiles à reprendre à l'aquarelle, nous nous sommes tournés vers les post- impressionnistes, les expressionnistes, les fauves, les symbolistes, les Nabis, le Blau-Reiter, le Bauhaus, l'Ukiyo-e, le naturalisme anglais... et même vers l'art abstrait... européen et asiatique.

La copie d'œuvres des maîtres anciens était très répandues au 16e et 17e siècles, à un moment où peu de reproductions circulaient... et où Internet n'avait pas encore mis à disposition tout et rien...  C'est un excellent moyen d'étudier et d'évaluer de près des œuvres d'un haut niveau technique. C'est aussi une très bonne façon d'améliorer son dessin, de comprendre la composition des tableaux, l'utilisation des couleurs, ainsi que le jeu des valeurs. Bref, cela ne peut que nous faire progresser.

Nous ne nous sommes pas facilité la tâche dans la mesure où la plupart des œuvres dont nous nous sommes inspirés sont des huiles (nous avons aussi sélectionné quelques aquarelles et estampes japonaises). Il est très difficile de rendre à l'aquarelle des effets de texture, des empâtements, certains graphismes comme ceux que faisait Van Gogh. Les effets d'optiques et les jeux de lumière des impressionnistes sont quasiment impossibles à copier à l'aquarelle.

D'où notre glissement de la "copie fidèle" vers "l'inspiration" proche ou très libre !

Je vais vous présenter les tableaux dont je me suis inspirée.

Anne Coquéau- Velut- "La Mère et l'enfant",
d'après Gustav Klimt

Commençons par le maître de l'or, Gustav Klimt.  
Nous avons quasiment tous repris son tableau "La Mère et l'Enfant", qui semblait relativement simple, mais qui nous a quand même posé pas mal de problèmes. Vous avez pu voir la galerie de tableaux sur ce thème. 

La robe était très sombre. J'ai choisi d'en changer la couleur et de la structurer avec des plis et des bandeaux de tissu. J'ai adapté la couleur des feuilles et tiges à la robe. Le fond n'a pas été simple à faire : j'ai été obligée de le simplifier. Je me suis fait plaisir en y déposant des touches de couleur dorée !

Je ne résiste pas au plaisir de vous le montrer dans son cadre doré !

Anne Coquéau- Velut- "La Mère et l'enfant",
d'après Gustav Klimt

 

Anne Coquéau- Velut- "Les trois âges de la femme",
d'après Klimt - Détail

Voici ensuite mon tableau préféré de Klimt... avec "Le Baiser", bien sûr !Il s'agit des "Trois âges de la femme", peint en 1905. Je n'en ai repris qu'une infime partie ; le tableau mesure  1.80m x 1.80m ! C'est surtout le couple Mère / Enfant qui m'intéressait, la grand-mère me semblant moins "esthétique" !

Ce tableau a plus d'un siècle, et il est pourtant étonnamment moderne.

Je l'ai peint sur papier tendu sur un châssis, et encadré avec une caisse américaine... Il ressort encore mieux que dans un sous-verre !

Je l'ai refait dernièrement, en reprenant une idée de panneau : l'enfant est remplacé par un couple de jumeaux... pas tout à fait identiques chez moi... Il doit y avoir un garçon et une fille ! 
il est plus doux dans les tonalités que le précédent...

Anne Coquéau- Velut- "Les trois âges de la femme",
d'après Klimt - Interprétation

Je vous présenterai d'autres tableaux de Klimt que j'ai repris dans un article ultérieur ! Un vrai travail de fourmi !

Je vais essayer d'être plus rapide sur les tableaux suivants.

Je présente deux tableaux de Blanche Odin, notre aquarelliste locale. 

Le premier est mon préféré : un bouquet de roses de Noël, un de ses sujets récurrents. Il est assez réussi, car très lumineux. Le point de lumière dans le vase le fait vibrer. 

Anne Coquéau- Velut- "Roses de Noël",
d'après Blanche Odin

Le second est plutôt une "enluminure", un tour de lettre... Il n'y a plus qu' à écrire au milieu, avec une belle écriture penchée et calligraphiée. Blanche Odin ornait souvent ses courriers de petits motifs à l'aquarelle... 

Il est très difficile de peindre à la manière de Blanche Odin, qui utilisait déjà la technique humide très prisée actuellement. Et avec des moyens certainement plus limités que les nôtres.  

Alix et Christiane exposent aussi deux compositions florales de Blanche Odin.

Anne Coquéau- Velut- "Liserons"
d'après Blanche Odin

Et maintenant, les autres tableaux,.. en vrac !

Tout d'abord une estampe japonaise de Hasui Kawase, peintre et illustrateur :

Anne Coquéau- Velut - "Yukiharu Fujino" -
d'après Kawase. Estampe

Trois tableaux inspirés d'aquarelles réalisées par Macke en Tunisie,  par  l'anglais John Blockley et l'amérciain Winslow Homer.
"La prairie" est très lumineuse.

Anne Coquéau- Velut - "Ruelle de Tunis"
d'après August Macke - Aquarelle

Anne Coquéau-Velut- "La Prairie" 
d'après John Blockley - Aquarelle

Les couleurs originales de cette balade en canoë sont plus dans des bleus- verts. J'ai utilisé des bleus plus violacés (outremer, cobalt, indanthrene) ce qui donne cette tonalité gris violacé. Mais ce n'est pas gênant, puisque nous sommes dans l'inspiration et non la copie fidèle !

Anne Coquéau- Velut - "Canoë dans les raides"
d'après Winslow Homer- Aquarelle

J'ai peint ce tableau de Paul Gauguin, "Eu haere ia oe" pendant le Covid. Ce fut l'un des sujets communs de nos galeries. Ce fut d'ailleurs un gros succès, un des sujets qui a le plus motivé les peintres.

 Ce genre de copie n'offre pas vraiment d'intérêt dans le traitement à l'aquarelle. Il y a peu de travail dans l'humide ; cela ressemble plus à du "coloriage", du remplissage zone par zone. 

Il n'est pas aisé d'obtenir des couleurs aussi vives à l'aquarelle ; il faut plusieurs glacis pour y parvenir.

Anne Coquéau- Velut- "Où vas-tu ?"
d'après Paul Gauguin - Huile

Connaissez- vous Marie Laurencin, cette muse d'Apollinaire ? Ses tableaux, souvent peints à l'huile en camaïeux pastels, sont des sources d'inspiration inépuisables pour les aquarellistes. Ils offrent en tous cas de nombreuses possibilités de jouer sur les lavis doux et riches en nuances. 

Anne Coquéau- Velut - "La fumeuse"
d'après Marie Laurencin

Et pour finir, cette copie de Louis Toffoli, qui travaillait à l'huile en glacis superposés, en créant des zones où les couleurs s'additionnent. On dirait même des aquarelles, tellement les couleurs sont douces et semblent transparentes. Cependant, les tableaux sont très difficiles à reproduire avec cette technique. Il faut réfléchir au préalable à la superposition des couleurs, savoir quelles sont celles qui sont transparentes, opaques ou semi- opaques, et les poser dans le bon ordre. 

Anne Coquéau- Velut - "Maternité à l'ananas"
d'après Louis Toffoli - huile

J'espère ne pas avoir été trop longue... Je pourrai vous présenter d'autres tableaux que j'ai réalisés, mais pas exposés à la Pépinière.

Je mettrai aussi en ligne les biographies des peintres que nous avons préparées pour l'exposition.